Salses : Bien plus qu'une simple forteresse

Important à la fin du XV° s.

Figurent ici un certain nombre d'éléments à connaître concernant l'époque à considérer (fin XV° siècle). Pour la plupart il s'agit de copiés-collés quand le texte est si explicite et complet qu'il est difficile d'envisager mieux :

Première guerre d'Italie (1494-1497) : (copie wikipédia)

Préambule : Le royaume de Naples, jusqu'en 1442, est aux mains de la maison d'Anjou, maison cadette des Capétiens. À cette date, l'Aragon avec le roi Alphonse V en prend le contrôle. La maison d'Anjou essaie alors sans relâche d'en reprendre possession. Son dernier représentant, René d'Anjou meurt en 1480 : ses droits sur le royaume de Naples passent alors au royaume de France, où règne Louis XI, puis, à partir de 1483, Charles VIII.
Charles VIII doit faire d'importantes recherches dans les archives pour prouver le bien-fondé de ses prétentions, d'autant plus que la maison d'Anjou a perdu ses possessions napolitaines en 1442. Ce legs comprend aussi le royaume de Jérusalem, qui est occupé par les Mamelouks jusqu'en 1517. Trois traités assurent à la France la neutralité des partis concurrents : neutralité de l'Angleterre par le traité d'Étaples en 1492, puis celle de l'Espagne par le traité de Barcelone en 1493 (Ferdinand II d'Aragon récupère le Roussillon et la Cerdagne), enfin celle de l'empereur Maximilien par le traité de Senlis en 1493. Par ces derniers accords, Charles VIII renonce à la Franche-Comté, dot de sa promise Marguerite d'Autriche (fille de Maximilien) avec laquelle il rompt dès lors ses fiançailles.
En 1486, certains barons du royaume de Naples, restés fidèles aux Angevins, se révoltent. Vaincus, ils se réfugient en France. Les monarques français essayent alors de faire valoir leurs droits pendant près de 60 ans.
Charles VIII est en outre incité à se rendre en Italie par Ludovic le More, tuteur du duc de Milan Jean Galéas Sforza. Ludovic le More est inquiet de la rupture possible de l'équilibre en Italie : l'alliance formée dès 1467 par Florence, Milan et Naples, pour lutter contre la puissance vénitienne, bat de l'aile et Pierre l'Infortuné, le successeur de Laurent le Magnifique, se rapproche du royaume de Naples.
En outre, le projet de Charles VIII est discrètement soutenu en Italie même par une faction, à la tête de laquelle se trouve « le cardinal Giuliano della Rovere le futur Jules II, [qui] comptait sur l'appui des Français pour faire déposer le pape régnant Alexandre VI Borgia ».

Allié au duché de Milan, Charles VIII, parti de Lyon, arrive à Grenoble et franchit le col de Montgenèvre le 2 septembre 1494. Son projet, à la fois ambitieux et irréaliste consistait, une fois maître du royaume de Naples à entreprendre une nouvelle croisade contre l'Empire ottoman de Bajazet II, dont le but final n'était rien moins que la reconquête de Jérusalem.
L'armée française qui pénètre en Italie est composée de la garde rapprochée du roi, formée par deux cents cavaliers, une cavalerie de 1 600 lances, 12 000 fantassins (dont 6 000 Suisses et 3 000 Gascons) et surtout une artillerie de 70 pièces, légères et maniables, tirant des boulets de bronze ou de cuivre à cent coups à l'heure.
Les Français avancent rapidement et atteignent la ville d'Asti le 9 septembre. Parallèlement, à Rapallo, près de Gênes, les troupes franco-milanaises commandées par Louis d'Orléans, appuyées par la marine française, mettent en déroute une armée de 5 000 Aragonais, fraîchement débarqués dans le port de Gênes. Victime de la petite vérole, Charles VIII ne peut pénétrer dans Gênes avant le 6 octobre.
L'armée française continue alors en direction de Naples : le 20 octobre, les Français prennent Mordano, en Romagne, et y massacrent civils et soldats ; le 26, c'est le bourg de Fivizzano qui subit le même sort. Les Italiens sont terrorisés, et après négociation, Florence est prise sans combat le 17 novembre. Charles VIII est accueilli par le dominicain Savonarole, maître de la ville, qui le salue comme l’envoyé de Dieu.
Les Français quittent la ville le 28 du même mois et entrent dans Rome le 31 décembre. Les Français, une fois dans la Ville éternelle, pillent, massacrent et le pape Alexandre VI est contraint d'accepter le serment d’obédience au roi5. Charles VIII se fait remettre par le pape Alexandre le propre frère du sultan Bajazet, Djem. Celui-ci avait combattu sans succès Bajazet pour recueillir l'héritage de leur père, le sultan Mehmed II. Afin d'échapper à la vindicte de son frère, Djem avait d'abord trouvé refuge chez les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Rhodes, et ceux-ci l'avaient ensuite confié au pape. Charles VIII comptait sur Djem pour rallier des musulmans à sa cause et combattre Bajazet. L'aventure n'a pas de suite, car Djem meurt quelques semaines plus tard.
À la mi-février 1495, le roi Alphonse II de Naples abdique et Ferdinand II lui succède. Ce dernier doit fuir devant l'arrivée des troupes françaises le 22 février 1495. Des nobles italiens, nostalgiques de la période angevine et convaincus de la justesse des prétentions de Charles VIII se rallient à lui avec leurs hommes d'armes (lavorata…) et agissent en condottieres. Ils se contentent de la solde du roi (8 d. pour un chevalier). L'occupation militaire de Naples est l'occasion pour de nombreux soldats de contracter un mal alors inconnu : la syphilis.
L'arrogance de l'occupant français provoque l'hostilité de la population. En outre, une alliance anti-française, se constitue dans le Nord à l'instigation de Venise. Charles VIII décide de quitter Naples le 20 mai 1495 avec le gros de son armée. Gilbert de Montpensier, devenu vice-roi, y demeure à la tête d'une garnison française.
Resté en Lombardie avec une partie des troupes, Louis d'Orléans, bien qu'ayant reçu l'ordre de ne pas attaquer le duc de Milan Ludovic le More, ne peut résister à l'envie de s'emparer de Novare. Il y entre le 10 juin 1495 et y est très bien reçu par les habitants, mais ne pousse pas jusqu'à Milan, pourtant peu défendue et sans doute prête à l'accueillir de la même façon.
Le retour vers la France de Charles VIII s'effectue dans des conditions difficiles. Le roi, ayant quitté Naples avec une armée diminuée (il n'a plus que 9 000 hommes avec lui), fait traverser à grand-peine les Apennins à son artillerie et arrive près de Fornoue le 5 juillet. Rattrapé par l'armée coalisée, forte de 35 000 hommes et commandée par le marquis de Mantoue, François II de Mantoue, Charles VIII est obligé d'accepter le combat. Le 6 juillet se déroule la bataille de Fornoue où les Français, malgré leur forte infériorité numérique, remportent une relative victoire leur permettant de poursuivre leur retraite.
L'armée arriva à Asti dans un état de délabrement certain. Louis d'Orléans, enfermé avec ses troupes dans Novare par les 30 000 hommes de Ludovic le More et en proie à la famine, appelle à l'aide son cousin, qui part à son secours sans lui tenir rigueur de son insubordination.
Des négociations s'ouvrent entre les deux parties, qui conduisent à la paix de Verceil, signée le 9 octobre 1495. Louis d'Orléans évacue Novare avec ses 5 500 hommes majoritairement suisses dont un grand nombre, trop affaiblis, meurent peu après. Le traité de Verceil accorde au roi de France des espérances chimériques, et laisse en réalité le champ libre au duc de Milan.
Pendant ce temps, les Français laissés sur les débris du royaume de Naples combattent pour en conserver la possession. Ferdinand II débarque en Calabre et les assiège dans Naples. Montpensier s'enferme dans les châteaux en attendant les secours de France. Ceux-ci tardent à arriver : Ludovic le More ne tient pas son engagement d'envoyer une flotte pour acheminer leur troupes vers Naples et Charles VIII est à court d'argent. Le coût de son expédition en Italie aurait dû être partiellement couvert par des dons des Florentins, dons conditionnés au retour sous leur contrôle des places fortes prêtées au roi. Ces places fortes sont finalement vendues à Lucques, Venise, Gênes ou Pise, après la trahison du commandant français en Toscane, Robert de Balzac. Charles VIII se voit donc contraint à rembourser les prêts florentins, et ne reçoit pas de nouveaux fonds de cette ville.
Gilbert de Montpensier, en désespoir de cause, embarque avec la quasi-totalité de sa garnison et se rend à Salerne. L'armée du comte, composée en grande partie de mercenaires allemands et italiens, manquant souvent de vivres et n'ayant pas reçu sa solde depuis fort longtemps, se laisse enfermer par Ferdinand II dans la petite ville d'Atella. Une partie des mercenaires allemands fait défection, poussant les Français à la capitulation. L'armée française retenue prisonnière est décimée par la maladie et la faim.
L'Espagne, engagée dans la ligue de Venise en violation du traité de Barcelone, attaque le Languedoc à plusieurs reprises courant 1496. Des négociations en vue d'obtenir une paix séparée avec l'Espagne occupent une partie de l'année 1495, toute l'année 1496 et le début de 1497, aboutissant à la signature de la trêve d'Alcalá de Henares le 24 novembre 1497.
Charles VIII, toujours désireux de reconquérir le royaume de Naples, entretient des intelligences avec les princes d'Italie dont les États peuvent lui ouvrir de nouveau le chemin de ce royaume. Le duc d'Orléans contribue cependant à faire naître des obstacles aux projets du roi, qui meurt en 1498 sans assouvir ses rêves de revanche.
Charles VIII a donc abandonné le Roussillon et la Cerdagne, le Conflent et le Vallespir aux Espagnols par le Traité de Barcelone de 1493 sans rien obtenir en échange. Cette expédition en Italie est un échec politique et stratégique.

La ligue de Venise est une coalition italienne anti-française regroupant la république de Venise, le duché de Milan, les États pontificaux, le Saint-Empire romain germanique, et la Couronne d'Aragon.
Cette « Sainte-Ligue », car étant une initiative du pape Alexandre VI, est conclue à Venise, le 31 mars 1495 durant la 1re guerre d’Italie malgré les efforts diplomatiques français de Philippe de Commynes. Elle sera officiellement publiée le 12 avril mais la nouvelle de création de cette ligue arriva dès le 5 avril 1495 à Naples et mit Charles VIII dans une grande colère.
Remise en vigueur partielle de la ligue italique de 1454, elle a officiellement pour but la lutte contre les Turcs, la défense de l’Italie et la préservation des États concernés. En réalité, elle permet effectivement en 1495, par son attitude menaçante et malgré une défaite à la bataille de Fornoue, d'inciter le roi de France Charles VIII à abandonner Naples et à rentrer dans son royaume.
Elle se disloque après la signature de la trêve d’Alcalá de Henares entre la France, l’Espagne et le Saint-Empire romain germanique, le 24 novembre 1497. (extrait wikipédia)

(extrait wikipédia) :
Giovanni Sforza d'Aragona (né le 5 juillet 1466 à Pesaro et mort le 27 juillet 1510 dans la même ville) est un condottiere italien, seigneur de Pesaro et Gradara de 1483 jusqu'à sa mort, membre de la famille Sforza. Il est connu pour ses relations avec la famille Borgia, notamment par son mariage avec Lucrèce, fille du pape Alexandre VI et sœur de César Borgia.

Giovanni Sforza est le fils illégitime d'Alessandro Sforza, premier comte de Pesaro et demi-frère du duc de Milan François Sforza. À la suite de la mort prématurée de son demi-frère Costanzo en 1483, il hérite de la possession de Pesaro et Gradara.

En 1489, il épouse Maddalena Gonzague, sœur de Francesco II Gonzague (1466-1519), marquis de Mantoue, mais elle meurt l'année suivante. Les Borgia s'intéressent alors à lui pour étendre leur influence sur Milan. Avec l'aide de son oncle, le cardinal Ascanio Sforza, les négociations de mariage aboutissent en 1492. Giovanni qui a alors 26 ans, va épouser Lucrèce Borgia, âgée de 13 ans, la fille de celui qui devient pape quelques mois plus tard sous le nom d'Alexandre VI.
Le contrat de mariage stipule qu'elle restera à Rome et que le mariage ne sera pas consommé avant un an. Sa dot s'élève à 31 000 ducats. Le mariage officiel est célébré au Vatican en 1493 et, rapporté par les adversaires des Borgia, comme une débauche de luxe et de décadence, même s'il n'est pas très différent des autres mariages nobles de l'époque.
Giovanni et sa jeune épouse passent deux ans à Pesaro, période pendant laquelle il perd l'intérêt qu'il représentait pour les ambitions des Borgia. Il essaie de profiter de ses liens avec eux pour les espionner pour le compte de Milan, mais Alexandre VI le découvre. De plus, celui-ci a trouvé d'autres alliés qui rendent le mariage sans intérêt politique. Lucrèce, habituée à la vie privilégiée à la cour papale, ne se plaît pas à Pesaro et ils reviennent tous deux à Rome à la fin 1495.
Giovanni sait alors que son sort s'avère pour le moins précaire, il quitte Rome pour continuer une campagne militaire, et après son retour en février 1497, il quitte aussitôt la ville en cachette. On considère que la raison est que César Borgia et son père, le pape Alexandre VI, avaient prévu de l'assassiner, mais Lucrèce l'aurait prévenu. Bien qu'il n'y eut pas de preuves, c'est l'explication la plus commune.
Le pape va alors tenter d'organiser le divorce entre Giovanni et Lucrèce. Le cardinal Ascanio Sforza est utilisé comme médiateur entre son neveu et les Borgia, pour persuader Giovanni d'accepter le divorce. Ce dernier refuse pour au moins deux raisons : il devrait restituer la dot importante, et signer une déclaration affirmant son impuissance. En réalité, cela apparaît comme faux puisqu'il s'avère qu'il eut plusieurs enfants illégitimes et, plus tard, un fils avec sa seconde femme. Mais c'est le moyen trouvé par les Borgia pour se débarrasser de lui, profitant du fait qu'aucun enfant n'est né du mariage.
En réponse, il accuse Alexandre VI et César d'entretenir tous deux des relations incestueuses avec Lucrèce. Rumeur qui grandit par la suite en s'appliquant à tous ses frères, et qui a survécu jusqu'à aujourd'hui. C'est en effet devenu un exemple cité fréquemment de la dépravation reprochée aux Borgia, en dépit du manque de preuves.
Le mariage se voit finalement annulé en décembre 1497 au motif de non-consommation. La famille Sforza est menacée afin d'arrêter de protéger Giovanni s'il continue à refuser l'offre, qui lui permet finalement de garder la dot mais l'oblige toujours à maintenir sa déclaration d'impuissance. Il doit finalement se résigner et signe une attestation assermentée déclarant que Lucrèce demeure bien vierge. Ironiquement c'est à cette époque que cette dernière aurait donné naissance à l'infans Romanus, même si on sait que Giovanni n'en est pas le père.

En 1500, Giovanni Sforza est excommunié, et les habitants d'une de ses villes essaient de le tuer. Il est également attaqué par César Borgia, qui veut conquérir ses terres, et se retrouve forcé d'abandonner Pesaro. Il cherche désespérément des alliés, en France et dans le Saint-Empire mais en vain.
Il ne peut retourner à Pesaro qu'en 1503, alors qu'Alexandre VI est mort et César est affaibli. L'année suivante, le nouveau pape Jules II, grand ennemi des Borgia, le confirme dans ses droits ; c'est également cette année-là qu'il fait tuer Pandolfo Collenuccio, historien et poète mais surtout partisan de César.
Il se remarie avec Ginevra Tiepolo, qui lui donne un héritier Costanzo II, qui lui succède comme seigneur de Pesaro et Gradara à sa mort en 1510.
(extrait wikipédia)

(Extrait de Auria.fr - Blog Littéraire & Culturel) :
Les amours de Lucrèce Borgia : son frère et ses époux
Lucrèce et César Borgia ont-ils couché ensemble ? Etaient-ils amants ? De nombreuses questions naissent de cet amour fraternel entre Lucrèce et César Borgia. En effet, il est dit qu’ils auraient eu un amour incestueux, mais il est également dit, que leur amour resta sain.
La « fameuse orgie » au Vatican
A l’époque, il était dit que Lucrèce couchait avec son père, ses frères César et Juan. Une rumeur surement naît par le premier mari de Lucrèce, dont les liens du mariage avaient été brisés pour cause d’impuissance et de non-consommation.
Une autre rumeur circulait sur les fameuses orgies organisées au Vatican, par Alexandre VI et le Valentinois, où Lucrèce aurait également participé. Ils invitaient certains nobles italiens à un festin. Plus tard dans la soirée, des boules d’or disent certains, des oranges disent d’autres, étaient déployées sur le sol. Des prostituées les ramassaient tout en mettant en exergue leur séant à la vue de tous. Les hommes étaient invités à « honorer » ces femmes et à montrer leur virilité.
Vérité ou calomnies sur ces orgies ? Personne ne le saura exactement. Cependant, les témoignages du caractère de Lucrèce le démontrent. Rodrigo Borgia, en tant que pape, ne pouvait se permettre de pareilles scènes, surtout juste avant le mariage importante et onéreux de Lucrèce Borgia et de son troisième époux, Alfonse d’Este. En tant qu’homme d’Eglise, il n’avait pas le droit à ces relations charnelles et donc d’avoir des enfants. Egalement, il aimait plus que tout sa fille, Lucrèce, il est vrai mais il aurait été très étrange qu’il ait eu des rapports sexuels avec elle.

Lucrèce et César : inceste ou chaste ? Enfant ou pas enfant ?
Alexandre Dumas, dans Les Borgia, ne dit pas que ces deux frères et sœurs aient eu un quelconque rapport charnel. Ils étaient attachés l’un à l’autre, mais rien de plus.
Mario Puzo, dans Le sang des Borgia, dit clairement qu’ils ont eu des relations sexuelles et qu’ils l’ont expérimentés à plusieurs reprises tout au long de leur vie.
L’idée serait née du pape Alexandre VI, qui voulait maîtriser les sentiments amoureux de son bâton politique, Lucrèce. En effet, avant son premier mariage avec Giovanni Sforza, Lucrèce Borgia n’a que 13 ans. Logiquement, elle était vierge. Rodrigo, connaissant le cœur des femmes, savait que le premier rapport sexuel de Lucrèce serait un moment puissant et la lierait à vie dans son cœur à ce premier homme. Ainsi, le pape ne voulait pas qu’elle tombe amoureuse de ce Giovanni Sforza. Mais de qui ? Autant que cela aide la famille. Après une discussion avec Juan et César, il fut décidé que le fils aîné, César, couche avec Lucrèce.
Le plan de Rodrigo fonctionna, sauf qu’il n’avait pas pensé que cela affecterait César Borgia. Dès cet instant, il liera son âme et son cœur à sa belle et douce sœur Lucrèce.
Mario Puzo raconte dans son livre que le premier enfant/fils de Lucrèce fut aussi de César.

Les maris de Lucrèce : enjeux politiques
Volontairement ou involontairement, Lucrèce fut l’arme de Alexandre VI. Elle fut mariée à 3 hommes pour des raisons politiques. Nous n’aborderons pas le serviteur (amant) tué par César devant Alexandre VI.

Giovanni Sforza, le premier mari
Le premier mari, Giovanni Sforza seigneur (entre autres) de Pesaro était pendant un moment un candidat idéal.
En effet, il pouvait renforcer les ambitions de la famille Borgia sur Milan. Toutefois avec le temps, le pape Alexandre VI et César Borgia en décidèrent autrement et firent annuler le mariage, tout en demandant à Giovanni de signer une affirmation d’impuissance.
Selon Dumas et Puzo, Lucrèce détestait la vie à Pesaro et n’aimait pas son mari.

Alphonse d’Aragon, le deuxième mari
Le deuxième mari, Alphonse d’Aragon était là pour renforcer de nouvelles ambitions du pape et de duc de Valentinois sur Naples.
Cependant, une fois de plus l’alliance que veut mener les Borgia change encore. Alfonso sera attaqué sur la place Saint-Pierre. A l’agonie, il sera récupéré et soigné, entre autres, par Lucrèce et une parente. Tout le monde pensa que ce fut César qui commandita cette agression. Michelotto, l’homme de main, du Valentinois va écarter un soir ces deux femmes, pour tuer Alphonse. César justifiera ce meurtre par le fait que Alphonse complotait contre lui pour l’assassiner.
Selon le livre de Mario Puzo, Lucrèce fut très peinée de cet assassinat, elle qui aimait tant son mari. Elle en voulut à son frère.
Selon Alexandre Dumas, pour montrer que l’entente était optimale entre Alphonse d’Aragon et César, le duc de Valentinois lui aurait proposé de venir sauver l’autre dans l’arène face à un taureau sanguin et inversement. L’objectif était de montrer que Alphonse pouvait avoir confiance en lui et cela montrait au public, que l’alliance fonctionnait toujours. Toutefois, cela fut une ruse pour cacher les réelles raisons du futur meurtre.
Dans le livre de Mario Puzo, Alphonse n’est pas mentionné dans l’arène. César souhaite aller seul dans l’arène pour prouver sa virilité.

Alphonse Ier d’Este, le troisième (et dernier) mari
Le troisième et dernier mari, Alphonse Ier d’Este duc de Ferrare et allié de la France.
Hercule Ier, le père de Alphonse méprisait la famille Borgia, dont il trouvait la réputation scandaleuse. En effet, il était dit que Lucrèce, César et Rodrigo s’adonnaient à des orgies incestueuses.
Egalement, le fait qu’elle soit la « batarde catalane » n’aidait en rien le mariage. Hercule Ier demandera une dote incroyable de 300 000 ducats (selon Puzo) et, dont le pape réussira à descendre à 250 000 ducats.
Toujours selon Marion Puzo, au bout d’un an de mariage elle sera très bien intégrée par la famille d’Este et avec surprise par Hercule Ier, également.
(Extrait de Auria.fr - Blog Littéraire & Culturel) :

Giovanni Borgia (Infans Romanus) - (copie wikipédia)

Giovanni Borgia (mars 1498 - 1548), connu sous le nom d' Infans Romanus ("l'enfant romain") ou Infante Romano, est né dans la maison de Borgia en secret et est de filiation incertaine. Les spéculations sur la filiation de l'enfant impliquent soit Lucrezia Borgia avec son amant présumé, Perotto Calderon ou Cesare Borgia , soit le pape Alexandre VI comme son père. Le biographe de Cesare Borgia, Rafael Sabatini, dit que la vérité est assez claire: Alexandre a engendré l'enfant avec une femme romaine inconnue. Le pape Alexandre VI a publié deux bulles papales , toutes deux datées du 1er septembre 1501, dans chacune desquelles un père différent est attribué à Giovanni Borgia. Le deuxième taureau semble compléter et corriger le premier. Le premier de ces taureaux, adressé à " Dilecto Filio Nobili Joanni de Borgia, Infanti Romano ", déclare Giovanni Borgia comme un enfant de trois ans, le fils illégitime de Cesare Borgia , célibataire (comme Cesare l'était à l'époque de la naissance de l'enfant) et d'une femme (sans nom), également célibataire. Le second déclare plutôt que Giovanni Borgia est le fils du pape Alexandre VI lui-même et s'exécute: "Puisque vous portez cette carence non pas du dit duc, mais de nous et de ladite femme, que nous pour de bonnes raisons ne voulions pas exprimer dans le écriture précédente ". Le pape était interdit par le droit canonique de reconnaître publiquement les enfants et ne souhaitait pas que Giovanni Borgia souffre en conséquence de son héritage. Giovanni Borgia est apparu comme un compagnon de Lucrezia Borgia, qui l'a nommé son demi-frère cadet. Le pape Alexandre VI, dans deux bulles excommuniant les membres des familles Savelli et Colonna et confisquant leurs propriétés, a pu nommer Giovanni Borgia comme héritier du duché de Nepi , propriété importante pour la famille Borgia. Giovanni Borgia fut également nommé duc de Palestrina le 17 septembre 1501. Giovanni Borgia est passé de tuteur à tuteur, aboutissant finalement à Lucrezia Borgia à Ferrara . Giovanni Borgia détenait plusieurs autres titres, dont celui de la signature de Vetralla . Il a servi comme fonctionnaire mineur à la curie papale et à la cour de France. Il avait trois filles. Giovanni Borgia (Infans Romanus).Giovanni Borgia (mars 1498 - 1548), connu sous le nom d' Infans Romanus ("l'enfant romain"), est né dans la maison de Borgia en secret et est de filiation incertaine. Les spéculations sur la filiation de l'enfant impliquent soit Lucrezia Borgia avec son amant présumé, Perotto Calderon ou Cesare Borgia , soit le pape Alexandre VI comme son père. Le biographe de Cesare Borgia, Rafael Sabatini, dit que la vérité est assez claire: Alexandre a engendré l'enfant avec une femme romaine inconnue. Le pape Alexandre VI a publié deux bulles papales , toutes deux datées du 1er septembre 1501, dans chacune desquelles un père différent est attribué à Giovanni Borgia. Le deuxième taureau semble compléter et corriger le premier. Le premier de ces taureaux, adressé à " Dilecto Filio Nobili Joanni de Borgia, Infanti Romano ", déclare Giovanni Borgia comme un enfant de trois ans, le fils illégitime de Cesare Borgia , célibataire (comme Cesare l'était à l'époque de la naissance de l'enfant) et d'une femme (sans nom), également célibataire. Le second déclare plutôt que Giovanni Borgia est le fils du pape Alexandre VI lui-même et s'exécute: "Puisque vous portez cette carence non pas du dit duc, mais de nous et de ladite femme, que nous pour de bonnes raisons ne voulions pas exprimer dans le écriture précédente ". Le pape était interdit par le droit canonique de reconnaître publiquement les enfants et ne souhaitait pas que Giovanni Borgia souffre en conséquence de son héritage. Giovanni Borgia est apparu comme un compagnon de Lucrezia Borgia, qui l'a nommé son demi-frère cadet. Le pape Alexandre VI, dans deux bulles excommuniant les membres des familles Savelli et Colonna et confisquant leurs propriétés, a pu nommer Giovanni Borgia comme héritier du duché de Nepi , propriété importante pour la famille Borgia. Giovanni Borgia fut également nommé duc de Palestrina le 17 septembre 1501. Giovanni Borgia est passé de tuteur à tuteur, aboutissant finalement à Lucrezia Borgia à Ferrara . Giovanni Borgia détenait plusieurs autres titres, dont celui de la signature de Vetralla . Il a servi comme fonctionnaire mineur à la curie papale et à la cour de France. Il avait trois filles. Giovanni Borgia (Infans Romanus).

Hella Haasse a construit un roman historique autour de la figure de Giovanni Borgia, The Scarlet City (1952). Dans le cadre historique fictif d' Assassin's Creed , Giovanni Borgia est dépeint comme l'enfant amoureux de l'union croisée entre Lucrezia Borgia et Perotto Calderon, un courrier qui était secrètement un membre des Assassins qui travaillaient pour faire tomber les Borgias. Giovanni est né mal formé et est susceptible de mourir dans quelques jours, mais est guéri par un puissant artefact . Il est élevé dans la maison Borgia, avec Cesare Borgia se faisant passer pour son père et Lucrezia comme sa tante. Pour fuir la vie pour laquelle Cesare le prépare, Giovanni s'enfuit pour rejoindre Francesco Vecellio , la doublure de Calderon, dans l'Ordre des Assassins. Par la suite, Giovanni sert d'agent aux Assassins, ayant une affinité pour les artefacts de pouvoir. Par exemple, en 1520, il se fait passer pour un chroniqueur du premier voyage d' Hernán Cortés au Mexique (témoin de la nuit du chagrin ), où il obtient un crâne de cristal . En 1527, il rencontre Paracelse et assiste à la création d'une pierre philosophale . Dans la série télévisée 2011 Les Borgias , Giovanni est dépeint comme le fils de Lucrezia (interprété par Holliday Grainger ) et un jeune marié nommé Paolo, qui est ensuite assassiné par son frère Juan, duc de Gandie. Giovanni Borgia (Infans Romanus) - https://fr.qaz.wiki/wiki/Giovanni_Borgia_(Infans_Romanus).


(copie wikipédia)

(copie wikipédia) :
Bulles et Taureaux :

Une bulle papale est un type de décret public, de lettres patentes ou de charte émis par un pape de l' Église catholique . Il est nommé d'après le sceau de plomb ( bulla ) qui était traditionnellement apposé à la fin afin de l'authentifier.

Les bulles papales ont été utilisées au moins depuis le 6ème siècle, mais l'expression n'a été utilisée que vers la fin du 13ème siècle, et seulement en interne à des fins administratives non officielles. Cependant, il était devenu officiel au XVe siècle, lorsque l'un des bureaux de la chancellerie apostolique a été nommé «registre des taureaux» (« registrum bullarum »). Avec l'avènement du pape Léon IX en 1048, une distinction claire se développa entre deux classes de taureaux plus ou moins solennels. La plupart des «grands taureaux» qui existent actuellement ont le caractère de confirmations de propriété ou de chartes de protection accordées aux monastères et aux institutions religieuses. À une époque où il y avait beaucoup de fabrication de tels documents, ceux qui se procuraient des taureaux à Rome souhaitaient s'assurer que l'authenticité de leur taureau était au-dessus de tout soupçon. Une confirmation papale, sous certaines conditions, pourrait être invoquée comme constituant elle-même une preuve suffisante de titre dans les cas où l'acte original avait été perdu ou détruit. Depuis le XIIe siècle, les bulles papales portent un sceau de plomb avec les têtes des apôtres Saint Pierre et Saint Paul d'un côté et le nom du pape de l'autre. Les bulles papales étaient à l'origine publiées par le pape pour de nombreux types de communication de nature publique, mais au 13ème siècle, les bulles papales n'étaient utilisées que pour les occasions les plus formelles ou solennelles. Le papyrus semble avoir été utilisé presque uniformément comme matériau pour ces documents jusqu'aux premières années du XIe siècle, après quoi il fut rapidement remplacé par une sorte de parchemin grossier . Les érudits modernes ont utilisé rétroactivement le mot «bulle» pour décrire tout document papal élaboré publié sous la forme d'un décret ou d'un privilège , solennel ou simple, et à certains moins élaborés émis sous la forme d'une lettre. Généralement, le nom est utilisé pour tout document papal qui contient un sceau métallique. Aujourd'hui, la bulle est la seule communication écrite dans laquelle le pape se référera à lui-même comme « Episcopus Servus Servorum Dei » («Évêque, Serviteur des Serviteurs de Dieu»). Par exemple, lorsque le Pape Benoît XVI a publié un décret sous forme de taureau, il a commencé le document par " Benedictus, Episcopus, Servus Servorum Dei ". Alors que les bulles papales portaient toujours un sceau métallique, elles ne le font désormais que dans les occasions les plus solennelles. Une bulle papale est aujourd'hui le type le plus formel de décret public ou de lettres patentes émises par la chancellerie du Vatican au nom du pape.

Le format d'une bulle commençait autrefois par une ligne en lettres hautes et allongées contenant trois éléments: le nom du pape, le titre papal « Episcopus Servus Servorum Dei » («Évêque, Serviteur des Serviteurs de Dieu »), et son incipit , c.-à-d. quelques premiers mots latins dont le taureau a pris son titre à des fins de tenue de registres, mais qui pourraient ne pas être directement indicatifs du but du taureau. Le corps du texte n'avait pas de conventions spécifiques pour sa mise en forme; la mise en page était souvent très simple. La section de clôture consistait en une brève « donnée » qui mentionnait le lieu de délivrance, le jour du mois et l'année du pontificat du pape sur lequel émit, et les signatures, près desquelles était attaché le sceau. Pour les bulles les plus solennelles, le pape a signé le document lui-même, auquel cas il a utilisé la formule « Ego N. Catholicae Ecclesiae Episcopus » («I, N., Évêque de l'Église catholique»). Après la signature dans ce cas, il y aurait un monogramme élaboré , les signatures de tous les témoins, puis le sceau. De nos jours, un membre de la Curie romaine signe le document au nom du pape, généralement le cardinal secrétaire d'État , et le monogramme est donc omis.

Le format d'une bulle commençait autrefois par une ligne en lettres hautes et allongées contenant trois éléments: le nom du pape, le titre papal « Episcopus Servus Servorum Dei » («Évêque, Serviteur des Serviteurs de Dieu »), et son incipit , c.-à-d. quelques premiers mots latins dont le taureau a pris son titre à des fins de tenue de registres, mais qui pourraient ne pas être directement indicatifs du but du taureau. Le corps du texte n'avait pas de conventions spécifiques pour sa mise en forme; la mise en page était souvent très simple. La section de clôture consistait en une brève « donnée » qui mentionnait le lieu de délivrance, le jour du mois et l'année du pontificat du pape sur lequel émit, et les signatures, près desquelles était attaché le sceau. Pour les bulles les plus solennelles, le pape a signé le document lui-même, auquel cas il a utilisé la formule « Ego N. Catholicae Ecclesiae Episcopus » («I, N., Évêque de l'Église catholique»). Après la signature dans ce cas, il y aurait un monogramme élaboré , les signatures de tous les témoins, puis le sceau. De nos jours, un membre de la Curie romaine signe le document au nom du pape, généralement le cardinal secrétaire d'État , et le monogramme est donc omis.

La caractéristique la plus distinctive d'un taureau était le sceau en métal ( bulla ), qui était généralement en plomb , mais en des occasions très solennelles était en or, comme ceux des instruments impériaux byzantins l'étaient souvent (voir Golden Bull ). Sur l' avers il décrit, à l' origine un peu crûment, les premiers Pères de l' Eglise de Rome , les apôtres Saint Pierre et Saint Paul , identifiés par les lettres de anctus PA Ulus et S anctus PE Trus (ainsi, SPA • SPE ou SPASPE ). Saint Paul, sur la gauche, a été montré avec des cheveux fluides et une longue barbe pointue composée de lignes courbes, tandis que Saint Pierre, sur la droite, a été montré avec des cheveux bouclés et une barbe plus courte faite de globetti en forme de dôme (perles en le soulagement). Chaque tête était entourée d'un cercle de globetti et le bord du sceau était entouré d'un anneau supplémentaire de ces perles, tandis que les têtes elles-mêmes étaient séparées par une représentation d'une croix. Au revers figurait le nom du pape émetteur sous la forme nominative latine , avec les lettres «PP», pour Pastor Pastorum («Berger des bergers»). Ce disque était ensuite attaché au document soit par des cordes de chanvre , dans le cas des lettres de justice et des lettres exécutoires, soit par de la soie rouge et jaune , dans le cas des lettres de grâce, qui était enroulée à travers des fentes dans le vélin du document. Le terme « bulla » dérive du latin « bullire » («bouillir») et fait allusion au fait que, qu'il s'agisse de cire, de plomb ou d'or, le matériau constituant le sceau devait être fondu pour le ramollir pour l'impression. En 1535, le graveur florentin Benvenuto Cellini reçut 50 écus pour recréer la matrice métallique qui servirait à impressionner les bulles de plomb du pape Paul III . Cellini a conservé des éléments iconographiques définitifs comme les visages des deux apôtres, mais il les a sculptés avec une attention beaucoup plus grande aux détails et à la sensibilité artistique que ce qui était auparavant en évidence. Au revers du sceau, il ajouta plusieurs fleurs de lys , un dispositif héraldique de la famille Farnèse, dont le pape Paul III est descendu. Depuis la fin du 18e siècle, la bulle de plomb a été remplacée par un tampon à l'encre rouge des Saints Pierre et Paul avec le nom du pape régnant entourant l'image, bien que des lettres très formelles, par exemple la bulle du Pape Jean XXIII convoquant le Concile Vatican II , toujours recevoir le sceau de plomb. Les bulles papales originales n'existent en quantité qu'après le 11ème siècle, lorsque la transition du papyrus fragile au parchemin plus durable a été faite. Aucune ne survit dans son intégralité avant 819. Certaines bulles de plomb originales, cependant, survivent encore dès le 6ème siècle.
(copie wikipédia) Bulle papale - https://fr.qaz.wiki/wiki/Papal_bull

(copie wikipédia)
Le Décret de l'Alhambra :

Le décret de l’Alhambra est l'édit d’expulsion des Juifs, signé le 31 mars 1492 par les Rois catholiques à l’Alhambra de Grenade, trois mois après la prise de cette ville aux musulmans. Motivé par la volonté de christianiser totalement les Espagnes médiévales en prélude à leur unification, il entraîne, quatre mois plus tard, l’expulsion des Juifs d’Espagne. Il est abrogé sous Franco en 1967.

Contexte
Le décret d’Isabelle et Ferdinand se situe dans un ensemble de mesures qui ont fait connaître 1492 comme l’année cruciale de l’Espagne. Leur mariage et leur politique ont mis fin aux guerres des Espagnes chrétiennes (Navarre, Castille, Léon et Aragon) et les ont unies contre le royaume de Grenade, dernier bastion de l’islam en terre espagnole.
Le traité de Grenade, conclu en 1491 entre les souverains et Boabdil, donne quelques garanties aux Juifs notamment sur la liberté de culte. Cependant, il est rapidement remis en cause par ce nouveau décret.
Le 2 janvier 1492, Ferdinand et Isabelle font leur entrée solennelle dans Grenade, mettant fin à près de huit siècles de présence musulmane sur la péninsule Ibérique. Le traité qui leur ouvre les portes de Grenade garantit leur liberté aux Juifs et donne un mois aux marranes pour quitter l'Espagne1. Cependant, l'Inquisition dirigée par Torquemada et les souverains ne pouvaient supporter l'idée que de nombreux Juifs convertis fréquentaient encore leur famille ou leurs amis de leur ancienne communauté et pratiquaient encore les rites du judaïsme, ce malgré l'interdiction absolue de tout contact entre Juifs et Juifs convertis.
Ayant vaincu les musulmans, les chrétiens ne pouvaient comprendre qu'on laissât encore leur liberté aux Juifs bien plus coupables, à leurs yeux, que les musulmans, d'autant plus que l’énorme butin que les Espagnols avaient amassé dans les riches cités du royaume conquis semblait rendre la présence des financiers juifs moins nécessaire à la prospérité de l’État. Les souverains espagnols qui avaient déjà songé à une expulsion des Juifs et qui avaient demandé vainement son soutien au pape Innocent VIII avant même la prise de Grenade1 publient le décret d'expulsion le 31 mars 1492, malgré ce refus et sous l'influence du Grand Inquisiteur Tomás de Torquemada, confesseur d'Isabelle.

Contenu
Le décret, dicté par Fernand et Isabelle à leur secrétaire, Juan de Coloma (es), s’ouvre par une adresse classique. Il s’étend longuement sur la liste des possessions des monarques ainsi que sur celle des destinataires, prenant soin d’inclure l’ensemble des dignitaires et fonctionnaires ainsi que les Juifs de tous âges et conditions sociales résidant en tous lieux des possessions espagnoles susmentionnées.
Il déplore ensuite la persistance de pratiques judaïsantes parmi les juifs convertis au christianisme. La faute en est imputée aux Juifs parvenant à subvertir leurs anciens frères ainsi qu’en attestent les nombreux procès instruits par l’Inquisition au cours des douze années précédant le décret. Ceux-ci en infèrent en outre que les mesures de ségrégation des Juifs dans des quartiers spéciaux sont insuffisantes pour empêcher ces pratiques.
Les souverains expliquent avoir fait preuve de mansuétude jusque là, en se contentant de bannir les Juifs d’Andalousie. Cependant, les Juifs persistant même après que certains d’entre eux ont été reconnus coupables et condamnés par les tribunaux inquisitoriaux, il convient de bannir le groupe entier.
En conséquence, les Rois catholiques interdisent de séjour sur les terres espagnoles à dater de la fin du mois de juillet tout Juif, sous peine de mort et de confiscation de ses biens immédiates sans autre forme de procès. Il est également interdit à tout non-Juif de leur prêter assistance ou de les héberger sous peine de dessaisissement immédiat de ses biens et titres. Les Juifs sont officiellement placés sous protection royale jusqu’à cette date et il leur est loisible d’emporter tous leurs biens meubles et de convertir leurs biens immeubles afin d’en emporter la contrevaleur sous toute forme… à l’exception d’or, d’argent ou de devises. De plus, certaines copies du décret ajoutent que les Juifs avaient la possibilité de se convertir au catholicisme pour éviter l'expulsion.
Le décret s’achève sur l’ordre impérieux donné à tous les dignitaires et fonctionnaires des possessions espagnoles de se conformer aux directives précitées et de les faire afficher en tout lieu public, de sorte que nul ne puisse feindre l’ignorance. Des sanctions sont également prévues pour les contrevenants.

Application du décret
Expulsion des Juifs d'Espagne (1492), Emilio Sala y Francés, 1889 : Torquemada offre aux rois catholiques l'édit d'expulsion des Juifs d'Espagne contre leur signature.
Dès la proclamation du décret, Isaac Abravanel, qui était le trésorier des souverains et à ce titre avait financé leurs campagnes militaires, et aussi le grand rabbin Abraham Senior essaient de persuader Ferdinand et Isabelle de revenir sur leur décision, sans succès car Torquemada leur fait valoir que ce serait se conduire comme Judas qui avait vendu le Christ pour trente deniers.

Liquidation
Fin avril 1492, le décret est solennellement proclamé à son de trompe dans toutes les Espagnes et les Juifs doivent donc liquider leurs affaires avant la fin juillet 1492. Bien évidemment, il leur est très difficile d'obtenir la vraie valeur des biens qu'ils doivent vendre, d'autant plus que, ne pouvant emporter or, argent ou pièces de monnaie, il ne leur reste que la solution des lettres de change. Mais même cela leur devient difficile : selon Andrés Bernáldez (es), curé de Los Palacios et autre confesseur de la reine Isabelle, une maison s’échangeait contre un âne, et un vignoble contre une pièce de drap ou de toile. Pour rendre encore plus difficile aux Juifs la vente de leurs immeubles, Torquemada interdit aux chrétiens tout commerce avec eux. Enfin, le roi Ferdinand d'Aragon fait mettre sous séquestre une partie des biens des Juifs de façon à garantir leurs dettes1 et les impôts qu'ils peuvent encore devoir à la Couronne.
Profitant du désespoir des Juifs, Torquemada leur ouvre alors une porte en leur offrant la possibilité de se convertir au catholicisme. Mais une majorité d'entre eux refuse cette conversion, d'autant qu'ils ont vu avec quelle facilité les nouveaux chrétiens sont condamnés au bûcher. Quelques-uns, surtout parmi les mieux établis, acceptèrent la conversion et notamment le grand rabbin Abraham Senior, qui se convertit avec sa famille sous le parrainage d'un cardinal pour prendre le nom de Coronel et continuer à accéder aux plus hautes fonctions.
Ceux qui partent tentent de récupérer leurs créances et de vendre leurs biens avant leur départ, trop vite et à perte. Les parents marient hâtivement leurs enfants, dès douze ou treize ans, croyant que les couples seront favorisés dans le grand départ. Tous cherchent le port, le pays d’accueil le plus sûr. À l’approche du mois de juillet, on fait proclamer qu’aucun Juif ne peut emporter de l’or, mais on autorise leurs vêtements et leurs bagages. Les futurs exilés tentent de négocier leur or en soieries et en fourrures. Les joyaux sont confisqués par les conseils urbains, par les Inquisiteurs ou par des intermédiaires peu scrupuleux. Les Juifs seront fouillés au moment de l’embarquement.

Jour dit
Finalement, les appels à la révocation du décret n'aboutissent qu'à reculer de deux jours la date d'application qui est donc le 2 août 1492, soit, selon le calendrier juif, le 9 Ab 5252, déjà jour de jeûne commémorant la destruction des premier et deuxième Temples de Jérusalem.
Les chercheurs ont du mal à s'accorder sur le nombre exact de Juifs qui partirent et ceux qui préférèrent se convertir. Les estimations vont de 50 000 à 300 000 exilés. Selon Esther Benbassa, le chiffre de 100 000 à 150 000 paraît le plus plausible.

Suites du décret
Outre l'Espagne, le décret est appliqué dans les possessions espagnoles : l'Inquisition sera active dans les colonies espagnoles et le décret est appliqué en Italie (Italie du Sud, Sardaigne) en 1501, après que ces territoires sont tombés sous la domination espagnole.

Les conséquences de l'expulsion
Temps de la Convivencia
Avec le décret de l'Alhambra suivi 10 ans plus tard de l'interdiction de l'islam dans le royaume de Castille, les souverains catholiques mettent fin définitivement à la convivencia.

Après le départ des Juifs
Les Rois catholiques se rendent vite compte du vide laissé par le départ des Juifs. Dès novembre 1492, ils font savoir dans les royaumes voisins et au Maghreb qu’ils autorisent le retour et restitueraient leurs biens à ceux qui se feraient baptiser. Un nombre assez important de Juifs repliés au Portugal reviennent par Badajoz et Ciudad Rodrigo, et deviennent conversos en tentant de retrouver leurs biens vendus quelques mois plus tôt.
La communauté juive d'Espagne, expulsée, part vers le Maroc et le pourtour méditerranéen, l'Empire ottoman, mais aussi l'Italie et les Pays-Bas.
La première destination des Juifs d'Espagne est le Portugal qui ouvre alors ses portes. Selon les archives portugaises, le nombre de Juifs entrés au Portugal (principale destination en 1492) se monterait à 23 320 personnes. Mais, dès 1496, les souverains espagnols forcent leur voisin portugais à expulser à son tour les Juifs du Portugal, qui seront connus dans toute l'Europe comme « Juifs portugais », qu'ils viennent du Portugal ou d'Espagne à travers le Portugal.
De nombreux autres choisissent les pays méditerranéens à proximité comme l'Afrique du Nord avec le Maroc et l'Algérie ainsi que la péninsule italienne et les plus chanceux sont ceux qui émigrent dans l'Empire ottoman qui commence à prendre forme et où le sultan Bajazet II ordonne de bien les accueillir et peut déclarer : « Vous appelez Ferdinand un monarque avisé, lui qui a appauvri son empire et enrichi le mien ! ». Ils sont à l'origine de la très importante communauté de Salonique qui disparut dans la Shoah.
D'autres choisissent d'aller vers le nord. Quelques-uns s'arrêteront dans le Sud-Ouest de la France où ils seront tolérés par les rois et y fonderont la communauté juive portugaise. D'autres iront aux Pays-Bas où se développera une prospère communauté séfarade dont on peut encore voir la synagogue à Amsterdam, qui elle-même sera à l'origine des communautés sud-américaines puis nord-américaines. Cette émigration des Juifs puis des marranes se continuera durant les xvie et xviie siècles.
Les Juifs espagnols emportent avec eux leur culture et leur langue. Si le ladino ou judéo-espagnol ne perdure que jusqu'au xxe siècle, principalement en Turquie et en Grèce et aussi au Maroc, la culture séfarade se transmet de nos jours dans la plupart des communautés juives issues du bassin méditerranéen, particulièrement en Israël et en France.

Abrogation du décret
Le décret de l'Alhambra est resté officiellement en vigueur jusqu'au 28 juin 1967, date de son abrogation à l'initiative du ministre du Tourisme Manuel Fraga Iribarne.
Le 16 décembre 1968 est inaugurée la nouvelle synagogue de Madrid, première synagogue construite en Espagne depuis 1492.
Le cycle inauguré par le décret de l'Alhambra est clos exactement 500 ans après la promulgation de ce décret, le 31 mars 1992 lorsque le roi Juan Carlos et la reine Sophie sont reçus officiellement à la synagogue de Madrid, en présence du président israélien Haïm Herzog. Le roi évoque à cette occasion « la réconciliation historique entre le peuple juif et le peuple d'Espagne ».

Copies et variantes
Le décret est, selon les ordres royaux, reproduit en plusieurs exemplaires dont plusieurs ont été conservés dans les archives royales.
Les sources juives contemporaines des événements font état de textes légèrement différents : Eliyahou Capsali (de) reproduit un texte plus sévère envers les Juifs (la pitié des souverains envers les Juifs serait le bannissement des Juifs car « ils méritent une punition plus sévère pour ce qu’ils ont fait »). Ce texte ne mentionne pas les quartiers de résidence ni les mesures financières qui seraient selon l’auteur une mesure ultérieure. Il comporte en outre un paragraphe absent du texte officiel encourageant activement les Juifs à la conversion.

« Loi du retour »
En juin 2015, le Congrès espagnol adopte à l’unanimité une loi incitée par le conservateur Mariano Rajoy permettant aux descendants des Juifs expulsés d’Espagne par les rois catholiques en 1492 d’obtenir facilement la nationalité espagnole, afin de réparer « une erreur historique », cinq siècles plus tard.
La précédente législation de 1924 permettait d’accorder la nationalité espagnole aux descendants d’expulsés espagnols mais exigeait qu’ils renoncent à leur autre nationalité et résident en Espagne13. La nouvelle loi abandonne ces contraintes et envisage qu'ils deviennent binationaux et vivent ailleurs. Pour cela, ils doivent faire montre de leur attachement historique ou mémoriel à l'Espagne, ce qui n'est pas toujours aisé.
(copie wikipédia)

(copie herodote.net)
Ludovic Sforza le More et Charles VIII :
Le 25 janvier 1494, le roi de France Charles VIII (24 ans) se met enmarche pour l'Italie à la tête de 30.000 hommes et d'une importante artillerie. C'est le début des guerres d'Italie.

Royale sottise
Le roi est un jeune homme disgrâcieux et assez simple d'esprit, qui a la tête farcie de romans de chevalerie. Mais il a la chance de gouverner un royaume puissant, riche et solide grâce à la saine gestion de son père Louis XI et de son grand-père Charles VII.
Il décide de se porter en Italie en vue de récupérer la couronne de Naples, léguée à sa famille en 1481 par Charles, neveu et héritier de René d'Anjou, le «bon roi René» de nos chansons. Dans les faits, ce royaume de Naples a été conquis, un demi-siècle plus tôt, par le roi de Sicile !
Il s'assure à prix d'or de la neutralité de ses voisins, le roi d'Angleterre, le roi d'Aragon et l'empereur d'Allemagne. Autant dire qu'il paie très cher - et comptant - son rêve italien. Puis il franchit les Alpes et entre triomphalement à Milan. Là-dessus, il se rend à Florence où il est accueilli tout aussi favorablement par les partisans du prédicateur Savonarole. L'affaire se présente on ne peut mieux...

L'Italie se retourne contre l'intrus
Les Français s'emparent sans difficulté du royaume de Naples et le pillent comme il faut. Le 12 mai 1494, le roi Charles VIII fait à Naples une entrée officielle costumé en empereur byzantin !
Mais pendant ce temps, le pape Alexandre VI Borgia fomente contre lui une coalition, la Ligue de Venise. En mars 1495, celle-ci réunit les Rois Catholiques Ferdinand II d'Aragon et Isabelle de Castille, Maximilien 1er et même l'ingrat Ludovic le More.
Le roi de France et son armée se retrouvent piégés dans leur conquête. Ils remontent en hâte vers la France mais les armées ennemies commandées par François II de Gonzague, marquis de Mantoue, tentent de leur barrer le passage à Fornoue, au nord des Apennins, le 6 juillet 1495.
Face à cette coalition italienne bien supérieure en nombre, les Français, au prix d'un immense effort, arrivent malgré tout à dégager le passage. La cavalerie royale offre une démonstration cuisante de la «furia francese» (fureur française). L'expression, due aux Italiens, fera florès…
Mais le roi Charles VIII ne se tient pas quitte pour autant. Après un emprunt forcé sur les villes pour se rembourser de ses frais, il prépare une nouvelle expédition. Sa mort à 28 ans, le 7 avril 1498, l'empêchera de la conduire à son terme.
Son cousin et successeur Louis XII renouera avec le mirage italien en visant cette fois non plus le royaume de Naples mais le duché de Milan...
(copie herodote.net)

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Les Médicis :

Au début du Quattrocento, une famille patricienne s’impose sur la scène économique et politique florentine : celle des Médicis. Sous la conduite de ces derniers, en quelques décennies seulement une véritable révolution culturelle s’accomplit : peinture, sculpture, esthétique, urbanisme et morale sont repensés et remodelés pour donner naissance à un art nouveau. La Renaissance commence. Sous le patronage de ces grands mécènes, et notamment du plus célèbre d’entre eux, Laurent le Magnifique, Florence voit éclore une génération de génies exceptionnels, des artistes visionnaires tels Ghiberti, Brunelleschi, Masaccio, Ghirlandaio, Uccello et Michel-Ange, qui font de la Florence des Médicis le cœur battant de la modernité !

Des dates :

Début du XIIIème siècle : la famille Médicis émigre du Mugello, région dans la campagne florentine, à Florence, afin de profiter de l'expansion économique que connaissait la ville.

1397 : Jean de Médicis, dit di Bicci, fonde la banque des Médicis, destinée à devenir la plus importante d'Europe. L’entrepreneur diversifie également ses activités en faisant l'acquisition de deux ateliers de laine à Florence.

1434 : tout en maintenant les apparences républicaines des institutions florentines, Cosme l'Ancien de Médicis assure son contrôle sur la politique de la ville. Pareillement à son activité politique, il poursuit le développement de la banque familiale, devenant ainsi l’un des hommes les plus influents d’Europe.

1469-1492 : gouvernement de Laurent le Magnifique. Mécène et souverain éclairé, il consolide le rôle de Florence comme foyer intellectuel et artistique de premier plan. Botticelli, Léonard de Vinci et Michel-Ange travaillent entre autres pour sa cour. Son règne coïncide cependant avec le déclin de la Banque des Médicis.

1494 : le gouvernement de Pierre II, fils aîné de Laurent, chute au moment de l’intervention du roi de France Charles VIII. Les florentins chassent la famille de Florence.

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